Patrick POIVEY.

Au théâtre, au cinéma, à la télé, à la radio et bien sûr dans le doublage, tout le monde le connaissait.
Son visage jovial était si expressif qu’il pouvait passer du grotesque à la menace en une seconde. Ses éclats de rire shakespeariens… Ce regard bleu clair au fond duquel sommeillaient toujours les souffrances du monde… Et cette voix, qui nous charmait depuis si longtemps : unique, élégante et gouailleuse à la fois, pleine de bienveillance et d’une ironie subtile qui collait comme personne à l’humour anglais. Formé au cours Simon puis au Conservatoire, son mentor Paul Meurisse l’initia très vite à l’art du doublage. Il portait haut les valeurs du métier et la filiation militante des Gabin, Gérard Philipe, Belmondo…

Patrick Poivey était l’acteur à l’état pur, dans tous ses excès : timide et volubile jusqu’à la provocation, sage dans ses conseils, anarchiste dans ses opinions, profondément sincère et champion de la mauvaise fois, ivre de vie pour conjurer la mélancolie, avide de camaraderie.

Il était le ”copain” que chantait Brassens et dont rêvent les romans.
Il va nous manquer comme un morceau de nous-mêmes.

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