Touche-à-tout depuis ses débuts, la comédienne voix-off Delphine Lalizout aime le jeu et explorer ses différentes facettes. Retour sur les multiples talents de la voix familière de Canal+ et son actualité des plus débordantes.

«La vérité au théâtre est à jamais insaisissable. Vous ne la trouverez jamais tout à fait, mais sa quête a quelque chose de compulsif.» C’est peut-être cette étrange poursuite perpétuelle qui séduit depuis toujours Delphine Lalizout, comédienne et membre de l’association LesVoix.fr. D’abord dans sa volonté d’arpenter le spectacle vivant dans ses grandes largeurs, passant des classiques de ses débuts aux auteurs contemporains tels que Garneau, Kribus ou plus récemment Pinter et ensuite, en créant sa compagnie DemainOnDéménage. Sa mise en scène inventive de Hôtel du Libre Echange de Feydeau, créée au théâtre du Nord-Ouest puis reprise au théâtre Dejazet à Paris au mitan des années 2000, lui a valu des réactions enthousiastes du public et de la presse. Guillaume Veyre, comédien dans la pièce et également membre de LesVoix.fr, se souvient : « Delphine Lalizout était à l’inverse de sa besace bordélique multicolore qu’elle trimbalait toujours avec elle : elle était hyper carrée sur tout, sachant précisément ce qu’elle attendait de nous et nous emmenant dans sa direction avec beaucoup de bienveillance. Bien que nous étions nombreux, elle réussissait à gérer son staff avec rigueur et douceur à la fois.»

C’est justement, avec Guillaume Veyre qu’elle exerce une autre facette de son métier : la voix-off. C’est, entre autres, avec lui qu’elle se partage les bandes annonces de Canal+ depuis de nombreuses années. On peut aussi entendre Delphine Lalizout dans le fameux magazine d’Arte, Métropolis ou bien prêtant sa voix pour des documentaires (récemment, en anglais, au service d’un film sur Robert Doisneau, Le révolté du merveilleux, ou encore dans Histoires de médecine). Les publicités, audiovisuelles ou radiophoniques, sont aussi légion dans la voxographie éclectique de l’actrice. Sa douce et rassurante voix a accompagné récemment les spots de La Laitière, Bic ou encore Nuxe, pour ne citer qu’eux.

Delphine Lalizout, voix off, Pinter, Fleur de Tonnerre etecetera…

Actuellement, Delphine Lalizout interprète deux rôles chaque mardi au théâtre de l’Essaïon, et jusqu’au mardi 24 janvier, dans deux pièces d’Harold Pinter, auteur qu’elle affectionne particulièrement (il y a 5 ans, elle produisait et interprétait la pièce Trahisons au Lucernaire puis à Avignon). L’Amant et Ashes to ashes ont été écrites au début et à la fin de la carrière du dramaturge britannique. Ce diptyque met en scène le couple dans sa relation au monde extérieur. L’une est légère et drôle, l’autre plus grave, voire inquiétante. En une soirée, Delphine continue son exploration théâtrale d’une vérité insondable, par la voie « pinteresque ». La trajectoire n’est certes pas la plus rectiligne qui soit, mais elle semble  tracée pour elle.

On la retrouve aussi depuis le 18 janvier dans Fleur de Tonnerre, le film de Stéphanie Pillonca Kervern qui relate l’histoire d’Hélène jegado, première tueuse en série, d’après l’oeuvre de Jean Teulé. Elle y interprète Madeleine Le Braz.

L’Amant (20h30) et Ashes to Ashes (21h30) de Harold Pinter, à l’Essaïon de Paris,6 rue Pierre au Lard chaque mardi jusqu’au 24 janvier 2017.

Mise en scène de Mitch Hooper. Avec Delphine Lalizout et Olivier Foubert.

Réservations : 01 42 78 46 42.

Dates de tournée à suivre

Fleur de Tonnerre, de Stéphanie Pillonca Kervern. Avec Déborah François et Benjamin Biolay. En salle depuis le 18 janvier 2017.